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  • : Le blog de Barbuzard
  • : Autour de l'approche de la plongée sous son abord technique. Plongées sur épaves profondes, spéléo, recycleurs,... Les trucs et astuces matériels, les conseils, les bons plans, les expéditions, les projets, les infos, les coins à découvrir,...
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  • Plongeur entre deux-eaux. Passionné et curieux, je suis un touche à tout avide de connaitre de nouveaux horizons et toujours partant pour de nouvelles aventures.
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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 00:25
Il y a tout juste un an, nous allions effectuer une véritable expédition afin d'aller récupérer le BarbuZ'boaT...
C'est David qui le racontera à l'époque. Je vous en fait profiter:


« Le train pour Bordeaux St Jean entre en gare » dit la dame qu'on entend dans toutes les gares de France. Le dernier café solo de notre « boat trip to Ibiza » est prit. Un coup d'œil a la presse plongée, je râle encore a voir les mêmes gens dans ces magazines, un collègue me fait passer d'ici peu un petit aperçu de son travail de cameraman... Quai 2 voilà la motrice du Corail qui arrive tirant ses remorques de voyageurs, moins péniblement que le fourgon de Barnabé ne tractait son bateau pneumatique de 6,80m. Quelques photos prises à la volée. J'essaye de faire un beau sourire comme sur les photos faites sur la isla magica. Je rentre chez moi après plus de 1200 kilomètres parcouru et après une aventure humaine assez hors du commun a voir l'ampleur de la tâche qui nous attend : allez chercher le bateau de Barnabé...
« Tu sais quoi? Mon pôte qui a le club de plongée a Ibiza, là où j'ai fait mes plongées de fou il y a peu...Ben il vend son bateau. »
« Ben c'est bien » Je pouvais dire que ça, après tout c'est comme s'il avait répondu a une petite annonce l'ami rebouteux breton. « Et c'est quoi comme outil? »
« Un super truc, hyper marin!150cv 2 temps! 7Mètres! Un Zepellin! »
« Houla...Ton truc la, il pèse combien? » Le problème est là, et il est de taille: 7 mètres, 200kg de moteur, 300 de coque...
Vous voyez venir le coup? Il faut une remorque énorme et surtout le droit de la tracter; un permis spécial est OBLIGATOIRE!
« Ben mon gars, ce permis je l'ai depuis 95 donc je peux tracter ton joujou et si tu veux te filer la main pour le coup » Si ça c'est pas une idée irréfléchie, je sais pas ce que c'est, mais des fois pour certains personnes, on ne prend pas le temps de s'interroger et on y va. Les dates seront vite fixées: fin février quand le Français moyen va au ski, nous on va dans une île de drogués aux mœurs dépravées.

En plus une remorque peu répandue est nécessaire, ben je vais la chercher et la trouver! Pouah que c'est long, je sais même plus si je vais être capable de conduire ce truc depuis le temps que je n'ai plus tracté de zodiac a fond la caisse en ville dans mon petit camion de plongeur pompier. Pas un soucis, comme d'hab je vais essayer de m'en sortir. Le vendeur reste assis quand les données du bateau sont annoncées. Trop content de vendre ses dernières grosses remorques, il concède un bon rabais. Toujours ça de pris! Par contre l'ensemble va dépasser allègrement la tonne et Barnabé ne peut pas passer son permis puisque la date de l'examen tombe pendant notre séjour. Je serais seul a conduire l'ensemble. Des amis gendarmes prennent le temps de me renseigner et c'est pas drôle, on est près du poids limite a une tonne, et ça va vite des fois, le mouillage, l'accastillage et le plein du bateau sont autant de données importantes a prendre en compte pour l'expé. Je pense que ce terme n'est pas galvaudé.
Barnabé s'occupe du ferry, j'organise la partie route et surtout véhicule. Les rendez vous sont honorés et voilà l'ami suivi de son petit brin de Marine. La remorque est récupérée quelque secondes avant la fermeture du magasin. Préparation de l'attelage a la frontale, tiens d'ailleurs je l'ai oublié dans le fourgon, tant pis elle sera utile ailleurs. Manœuvre de nuit sur les parkings de la caserne de pompiers, j'ai encore la main. Une nuit plus tard c'est le départ 450 kilomètres jusqu'à la ville de toutes les folies: Barcelona! Ha oui, après 4 heures de route la folie montait en moi : on a raté la bonne sortie. Pas grave on est bon pour s'imposer comme dans les courses sans concurrents que je fait dans mon travail et cette habitude de conduite m'aidera a me sortir de ce mauvais pas, les disques tournent a tout va dans l'autoradio et on apprécie la sélection.
Le ferry est là et on parie sur les manœuvres qu'il faudra faire en sortie. Ça rentre en marche avant sans soucis, mais l'ensemble n'a rien a envier a un super lourd et les marins nous regardent d'un œil complice. Une nuit en cabine couchettes, Barnabé subira un boxage nocturne et heureusement qu'il a pas a conduire avant un petit moment. Sur le pont arrière le spectacle de notre arrivée a Ibiza me laisse sans voix.

Quelle chance d'arriver par la mer, on pourrait se croire phénicien venant chez les picrates pour livrer quantités de denrées stockées dans les amphores a fond de cale payées en sel d'Eivissa, mais non, nous venons récupérer et remettre en état un bateau à moteur. Le soleil est derrière la vieille ville, encore endormie et tellement calme. L'image d'Ibiza est tellement déformée par la vue mercantile contemporaine... A quai, la trappe de proue ne s'ouvre pas. Ben finalement on retournera a l'Alambic: le bar du ferry; a attendre que la porte soit réparée et puisse enfin se poser a terre. 20 centimètres ça fait haut a passer en voiture.
Le soleil est chaud, et l'île moderne bien desservie par ses routes nous conduit sans peine a notre rendez vous : Swann, DJ heraultais vivant a Ibiza qui sera notre premier contact sur l'ile. L'appartement qu'il nous a trouvé est moderne, bien équipé et plus que confortable, mais surtout la vue sur la mer est extraordinaire, au loin on aperçoit des îlots.
 
C'est le moment d'aller chercher le bateau. Récupération de Christophe dans un petit coin de paradis sous les pins. J'aperçois l'embarcation amarrée au quai, mais il faut aller manger, la grue est réservée, et les Ibizencas (on en verra pas beaucoup) sont charmantes et le catalan local chante a mes oreilles en me rappelant des souvenirs d'enfance. Un hamburger allemand au taux de cholesterol peu recommandable de nos jours nous cale et la clara, biere et fanta citron nous rafraichi, mais nous assene son coup de matraque habituel.

Le temps de faire quelques courses pour carener le Zep et nous voilà devant l'outil, il est fatigué, mais on sent qu'il a su être puissant et rapide. C'est le type de bateau utilisé dans la Marine Nationale pour ses commandos. 150 chevaux endormis attendent sous le capot. Après 3 ans de soleil, de mer, de tempête le flotteur est toujours gonflé, ça c'est très bon signe. Gamin, la grue a bateau du port d'Argelès sur mer m'a toujours impressionné. Celle d'Ibiza, en tout cas pour nous, se limitera a un fenwick géant. Et le bateau d'une tonne s'envole sans effort. A la cale le nettoyeur haute pression s'avèrera plus qu'utile pour enlever l'élevage locale de moules sous la coque du bateau.

Il va y avoir du sport... Pour ce jour c'est la fin. La coque blanche et noire réapparait et il y a de quoi s'occuper.
Emilie Simon chante a mes oreilles et les vibrations de mon portable rappellent que je ne rêve pas et que c'est mon réveil. Pffff. La journée commence fort Marine est rapide au petit déj. J'ai eu le temps de regarder une vidéo et de bouquiner. Pas un soucis, on est en vacances a Ibiza!
Retour au bateau. Et là c'est la révélation: le gel coat pour moi et l'anti fouling pour Barnabé et Crhistophe, Marine profitera de la trottinette lancée a toute berzingue. Le soleil est chaud.
Par contre ces quinzes minutes d'arrêt a Nantes seront grises, ça tranche avec l'image de ce puissant bateau posé sur ses cales, veillé par les gués de la citadelle fortifiée. Il reprend une allure. Sa classe naturelle apparaît. En 3 heures de temps, les trous sont bouchés, les flaps qui maintiennent l'assiette réparés et l'antifouling qui ralentit la pousse et l'accroche des algues et posé.


L'après midi est po ur nous et nous la passerons chez Chris au frais de sa maison qui semble troglodyte bien qu'elle soit moderne. On boit, on mange, on savoure l'air ambiant, le parlé et l'accent de nos hôtes d'outre Rhin dont Elisabeth est une ambassadrice dont l'allure, la gentillesse et les bouclettes n'ont rien a envier au calme et au crane rasé de Chris. Victor, leur fils a un savoureux accent belge alors qu'il vit sur l'île, les lois de l'éducation humaine... Ha mais qu'ils sont cons! J'ai laissé mon appareil photo posé dans ce bar de la place del parque: le Madagascar et voilà que ces 3 furieux ont tout pris en photos pendant que je rendais a mère Nature un composé de cet alcool a base de houblon servit en bouteille a étiquette rouge, la Estrella Damm. Dans ce trio diabolique, il ne pas faut oublier qu'il y avait une petite fille de 6ans et demi! Le machiavélisme de ces êtres est sans bornes!

Complètement assommé par une narcose de surface et, passablement ralenti, nous rentrons, demain le bateau va au mécano; on est quand même dans un pays où la Corrida est reine et on emmène bien la vache au taureau.
Pour moi le moteur partira de suite, la veille en enlevant le capot, le moteur semblait sortir de sa caisse de livraison, l'ami Chris est plus que soigneux. Nous avons la journée devant nous et la découverte de l'île s'impose!
Festival! Des orangers, des citronniers dont les fruits sont tellement gros et lourds qu'ils forment des gouttes aux contours improbables. Des fincas, la propriété locale, aux murs blancs alternent. La vie rurale est plus que présente et paraît assez rude. Barnabé me parle d'un de ses précédents séjours où il a passé plusieurs jours dans une finca sans fenêtres. Se doucher a l'arrosoir rempli au puit et accroché a l'amandier. La nuit éclairée par une ampoule alimenté par les batteries chargées sur le toit par le panneau solaire. C'est dingue de se dire que dans le paradis de la musique électronique une vie de hippie est possible comme dans les années 70.

Des plages aux contours découpés dans la roche me font espérer la présence de grottes. Ça se confirmera lors de notre unique plongée sur l'île...
Elle assure Alex! son petit cake façon tortilla accompagné d'un bout de pepinos acheté sur l'ile me renvoie encore plein de souvenirs et me rassasie pour continuer.
La petite entre nous lit ses bouquins et se préoccupe que peu de se qu'il se passe, insouciance de l'enfance, je voudrais qu'Arthur soit avec moi pour voir ça. Sur le coup nous voilà a Es Vedra, un symbole de l'île, une roche immense sortant de l'eau avec un pouvoir magnétique tel que l'autoradio se met en carafe, mais les cabanes de pêcheurs nous permettent d'oublier cet appareil.


« J'ai faim » ce cris de mon estomac se manifeste par une immense fatigue et nous oblige a un arrêt a Ibiza, place del parc et un bocadillo plus tard ça va mieux. Barnabé s'amuse de la musculature d'un Pitt bull magnifique et je le défie de faire une séance d'osteo a l'animal. « Une baffe pour l'endormir et ça ira. » Comme on peut avoir l'air con quand un marseillais vivant sur l'ile depuis 10ans répond dans un français impeccable que son chien est très gentil et qu'il faut presque lui secouer la peau pincée pour qu'il sente qu'on le touche. Un bon moment a discuter avec lui et la visite de la vieille ville s'impose. De toute façon, pas la peine de prendre la voiture, on a pas envie.



Les rues sont blanches, j'hésite, suis je dans un pays du maghreb? Suis je en grèce? Tellement d'histoires se sont passées sur ce point central de la mare nostrum qu'il me vient des scènes de vie alors que le rues sont vides. Sur le chemin de ronde on voit Formentera, les ilots où a coulé le Don Pedro... D'ailleurs lui, il va falloir aller le voir...
En route a nouveau! La visite continue mais ce coup ci nous irons dans le centre de l'ile où alterne plaines et petites route de « montagne », il y a trois chaines de montagnes d'ailleurs qui forment un cirque autour de la plaine cultivée, les contrastes sont amusants. Les oliviers l'or des espagnols et les amandiers poussent sur une terre rouge dont l'herbe est broutée par quelques chèvres.

La mer est a 20m de l'appart, on va pas se gener pour plonger. Mais je suis mort et j'ai pas franchement envie de plonger 30mn. Avec Marine on regarde Barnabé s'équiper et partir plonger seul de nuit... Il est fou quand même cette technique de plongée élitiste est quand très dangereuse, mais au final, j'adore ça aussi, mais pas aujourd'hui.



Dans la cantine locale, on profitera de l'ambiance d'un match de foot et on sent que les îliens sont catalans et ne supportent pas Madrid. Chris nous a nargué a chaque fois en nous montrant un ilet en bas de chez lui, le fourbe! Aujourd'hui on va y plonger! Déjà passablement assommé par la consommation de bières nous laissons Marine a Elisabeth et voilà les Coryphènes en razzia!!!

La plongée c'est la santé! Et dans une ambiance improbable a l'ambiance soutenue par la musique distillée par Global radio Ibiza, nous profitons des derniers remixes en nous équipant, abassourdis pas la qualité du briefing de Chris, orateur aux qualités pédagogiques non dissimulables. Pendant qu'il filme devant nous, on glisse sur des posidonies dans une eau claire. Et voilà la Cueva Azul, ben non, pas besoin de fil, c'est en fait une arche a 3 pieds dont un coté et fermé par le contrefort de l'ilet qu'on voyait en surface. Moment paisible dans ce séjour a 100 a l'heure. Aujourd'hui les bières s'ouvrent manuellement dit Miossec. Pas à Ibiza! Pour ouvrir nos bieres, nous avons emporté un tournevis et boire celles ci a 25m impose de les secouer pour qu'elles soient en surpressions, sinon c'est la galère assurée. La mienne fini par s'ouvrir.



Retour au camion. On se change et on laissera Chris chez lui, Marine a fait de chouettes bracelets en perles. Une bonne journée de relâche. Deux mille ans plus tôt Aujourd'hui, autre visite de l'ile et après le sud et le centre, nous partons pour le nord. Visions de paradis dans notre purgatoire quotidien, un tel moment vaut tous les passages en enfer, on se sent revivre. Voilà que Barnabé se prend pour Mitch dans Alerte a Malibu, que je joue au photo-reporter allongé dans le sable pour saisir l'instant où la vague s'effondre sur la plage.



La brise de mer ouvre l'apétit. A la recherche de notre pitance on tombe, au détour d'un chemin, sur une finca sur les murs de laquelle sont accrochées des filets d'oranges, on pourrait s'y arreter en acheter un. Bien vu, pour une quinzaine d'euros nous repartons avec 10kg de ces fruits, des patatas, des pepinos (des petits concombres locaux) des artichauts et de quoi redonner vigueur a nos ventres fatigués par l'huile d'olives ailées dont les plats catalans sont composés.

Je ne sais plus a quel moment du séjour j'ai gouté a la hierbas, sorte d'infusion de plantes dans l'alcool dont le goût subtil laisse oublier qu'il s'agit d'une boisson aux propriétés enivrantes mais nous sommes en quete du précieux breuvage dans la tienda la plus connue pour vendre la plus réputée de l'île: la Casa Anita. Casa Anita qui sert d'épicerie, de bureau de poste où les locaux viennent chercher leur courrier dans les boites postales en bois et en profitent pour boire un coup en mangeant des tapas ou des bocadillos.
Un coup de fil plus tard et nous voilà en compagnie de Luc et d'Amaya sa fille de 7ans qui jouera a des jeux de fillette avec Marine. Quel type! Un plongeur de 37ans qui a fait tant de plongées sur l'île qu'il en a oublié le nombre et peu importe, il nous emmene chez lui, et je vois pour la premiere fois l'intérieur d'une de ces fincas, impressionnant, tout est conçu pour qu'a l'époque où la climatisation n'existait pas on puisse être au frais. Puis il en vient a parler de ce dont Barnabé me parlait pendant que nous l'attendions, sa collection d'objets antiques. Il nous guide jusqu'à son ancienne maison, perdu dans un bois de pins. Dès la porte passé, je suis sous l'eau devant une épave antique échoué chargée jusque sous le pont de ses bidons en plastique de l'époque que nous « hommes modernes » serions incapable de modeler de nos mains des amphores. Pas une ou deux, non, des dizaines. Il a sauvé ces vestiges de la destruction lors de l'agradissement du port d'Ibiza ou pendant ses plongées avec ses éléves. Bandit? Surement pas! Il en parle avec une telle passion et une telle connaissance que ça impose le respect. L'échange de connaissance est énorme!

Je me revois 20 ans plus tôt lorsque fier comme un turc il sort de leur cartons une collection de vieux détendeurs tous plus astucieux les uns que les autres. Je revois l'Alizée, nom évocateur de ce vent marin, le Mistral qui souffle sur les cimes des vagues et les remplit de bulle par dessous. Le Royal Mistral et son embout si caractèrestique pour l 'époque. Tout était pratique, pensé dans un but de fonctionnalité dans le temps, pas comme maintentant... Chez lui, il nous gonfle. Enfin surtout nos bi quoi. La Rochelle vient de passer depuis demi heure.

Un verre de hierbas de sa maman et voilà qu'on se prend a vouloir rester et vivre sur cette ile. Je lui explique comment se mettre au nitrox et au trimix facilement quand il me raconte ses exploits sous marins avec Chris qu'il connait bien. La soirée avance et il nous faut chercher un endroit ou manger, on a pas encore fait les courses prévues...
Dans un resto du coin où on arrive les derniers le patron nous sert une paella, avec un Senorio Sarria, un bon vin qu'on finira a 2 après les Cruz Campo. Marine aura un bon polstre offert par la maison et parce qu'elle a fait un bisou au cuistot, gagne un paquet de bonbon.
Pendant notre absence un drame s'est noué...En rentrant dans l'appartement, on retrouve mon étanche pendue au plafond, sous la sortie de la clim, une chaise à coté, comme la vie est cruelle.

Épave Le Don Pedro déclenche des projets de plongée pour nous. Ce ferry coulé plus au moins intentionnelement devant le centre de plongée de Chris attise nos convoitises. L'année derniere en rentrant dans le port d'Ibiza il a éperonné un sec reportorié sur les cartes. Pour un bateau en fin de vie, c'est une belle destinée, pour la côte, c'est une petite marée noire et un épave a depolluer. Plongée de manière anecdotique on lance des plans pour faire des reperages en vue d'un éventuel tournage a 40m de fond avec les gaz qui nous permettrai de rester un peu de temps dessus sans decompression. Devant notre ami belge occupé a rincer son matos oublié depuis 3 jours dans le fourgon on vide ma 7l dans celle de Barnabé pour qu'il ait de l'oxygene pour notre plongée. Quand le premier compris plus tard que nous gonflions de l'oxy devant le centre il était surpris que ça n'ait pas explosé.
Pour Pedro, Chris n'est pas de cet avis et on décide sur mes conseils, après un pétage de plomb dont j'ai le secret d'aller a la cale pour mettre le bateau a flot. C'est quoi cet endroit de fou??? Un 4x4 tire un petit zod hors de l'eau et je suis sur la roche avec un ensemble de 14m a bouger. D'un coté la mer, de l'autre la roche avec du sable qui prendra le moindre moment pour faire perdre l'adhérence dont on besoin les roues du camion pour sortir l'ensemble. Après une manœuvre dantesque ménée par des ordres et contres ordres nous sommes enfin prêt a mettre le bateau a flot. Une fois celui ci dans l'eau, Barnabé en combinaison étanche monte a bord et tente de le demarrer, peine perdue, la batterie n'est pas chargée, je maudis la terre entiere et le mécano qui à remit le moteur en service. Au moins on pourra régler la remorque. La sortie est tout aussi épique! Les gens du coin s'arretent pour regarder les Français tirer le bateau hors de la cale. On vide le camion de son contenu. Et dès que la roue après maintes patinage mord j'accelere a tout rompre et laisse partir l'ensemble dans une course folle pour l'arracher. Epuisés on se jette dans les bras des uns des autres, hagard de cette furie passagere. Maintenant il faut arnacher le H20 sur son support routier sinon on aura des soucis. De nuit, à la frontale, la scène me rappelle quelquechose... Un automobiliste passant par là prend le temps d'éclairer notre labeur de ses phares. Merci! Deux nœuds de pompier plus tard et le bateau est prêt a passer 2 nuits sur le parking près de chez Christophe, il sera mieux là que devant l'hotel du port.
Croiser les camions dans cette route sinueuse, j'ai connu de meilleur jours, ne pas faire ripper la remorque, je ne pense qu'a ça! Enfin nous voilà à destination, laissant a son repos le frêle esquif de neoprene et de plastique. Là c'est plus pareil, traverser l'île sans le bateau pour rejoindre Elea et Swann (les DJ Ibisenco) dans leur Silver Castle et partager un bon curry fait par un de leur copain.

Les discussions vont bon train et Swann suite a une question sur l'illustration sonore d'une video de plongée pour un futur projet nous passe un de leur morceau: Lama. Via les enceintes de son home studio les basses sont tellement présentes qu'elles deviennent enivrantes, les râles guturaux des moins tibétains aident a cette « élévation » Nous nous reverrons bientôt mais l'heure de nous séparer est arrivée, on récupère une dizaine de CD et Barnabé m'en offre un, un régal pour les oreilles cet album.
Enfin! Le supermarché est devant nous! Trop de restaurants, trop de bières et de Hierbas ont eu raison de nos estomacs et c'est avec soulagement que nous achetons des chips, du jambon et des petits trucs qui piquent dont sont friants nos ventres. Retour a la placa del parque. Ambiance chill out, un musicien de rue joue de la cloche tibetaine ou un truc que j'apparente a cela. Il a du me prendre pour un fou quand j'ai voulu prendre ses coordonnées pour les filer a Swann, baragouinage franco anglo espagnol... Sachez le, les boca du Madagascar sont super bons! Tellement qu'on s'est explosé le bide! Moralité, manger en écoutant son ventre, pas ses yeux!




De toute façon ce dernier jour avant notre départ ça été du grand n'importe quoi! Embarqué ds le Trafic avec Luc et Christophe, en ayant laissé Marine et Amaya chez la maman de Luc; les Coryphènes se reforment mais n'iront pas sous l'eau, limite sous le bar plutot.

Pas vraiment l'éloge de l'ivresse, juste une soirée arrosée. Un petit resto pour la route mais avec au menu... Arroz negre, alors ça si c'est bon! De l'encre de seiche et je ne sais quoi font un risotto espagnol a tomber par terre.
Luc et moi partons sur des discussions technique enflammées, il a des milliers de plongées a son actif dont certaines inavouable et peu recommandables, mais quand je lui explique les sensations du trimix, ses yeux brillent. Tellement qu'on échafaude des plans pour aller filmer le Don Pedro et une épave dans les 120m (pour elle on verra, le Don P, il y a plus de chance).
Dernier jour, on doit plier, payer l'appart a la jolie concierge. L'embarquement se fait tout seul. La tête du personnel de bord qui reconnaît le camion mais voit pour la premiere fois le semi rigide dit bien l'ampleur de l'expé. Les marins Croates de la soute sont comme des gamins malgres l'allure du Zep, dans un accent indéscriptible tellement que je ne savais pas s'ils parlaient anglais ou espagnol un d'eux me demande la puissance du moteur... Je lui annonce la cavalerie embarquée, il sourit, je rajoute V6 2 tps et le mot magique Y A M A H A et là le deuxieme marin arrive et veut connaître le prix... Barnabé, on a trouvé des acheteurs pour ton bateau, ils mettront des filles dessus et boiront des bieres, j'aime bien cette vision des choses, nous qui sommes si basement matérialiste a vouloir embarquer des plongeurs arnachés comme des vedettes de film...

Retour au rythme lent des croisieres, huit heures de route maritime avant de toucher terre et de remorquer la bateau jusqu'à Pontivy.

Une amitié s 'est soudée, une autre s'est renouée après des années de « séparation », des projets irréalisables vont se concrétiser. Peut etre bientôt des mélanges autres que les cocktails des bars pourront se trouver sur cette ile. Un film, des plongées, un autre voyage a créer, a raconter...
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commentaires

B
<br /> <br /> Salut Lucho!<br /> <br /> <br /> Et oui le sacré Tautaz il nous manque à tous. On a franchement passé un super séjour chez vous à Ibiz'. Une super soirée aussi dans ce bar improbable où tu n'as pas arrêté de l'appeler Eric le<br /> p'tit père David... Tu sais, aujourd'hui je suis allé sur une petite épave où nous étions allé ensemble et pareil, pensée à lui. En fait c'est une présence constante à mes côté quand je plonge ou<br /> que je prépare le matos.<br /> <br /> <br /> Sinon, pour les amphores, surveilles les bien, je vais bien arriver par repasser par chez vous!<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Ben ça alors.....en cherchant des doc. sur le Don Pedro je tombe sur l´histoire de l´expédition!!!!De Barnabe et Eric.<br /> <br /> <br /> Bien conté par Eric.....Tu nous manques à tous. Hier j´ai plongé sur le Don Pedro et je n´ai pu m´empêcher d´avoir une pensée pour toi!Les amphores sont toujours aussi nombreuses autour de<br /> l´ile..........A bientôt Bernabé<br /> <br /> <br /> Luc<br /> <br /> <br /> <br />
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