Nous en avions parlé entre nous, bien préparé. Nous avons scruté le ciel, la mer, les documents, les cartes, fait tourner les ordinateurs pour trouver les bons run-time, les bons gaz... Le week-end de la Pentecôte, enfin, le feu passe au vert.
Avec mes amis AlainS et Jean-Louis, le scénario est bien rôdé. Je descendrai devant avec mon recycleur, le scooter et la petite nouveauté, la caméra GoPro et son caisson "Captain". 5' après mes deux collègues en ouvert se lancent à leur tour sous le top de Jean Louis. Ils sont au Trimix 15/40. Ce décallage va nous permettre de faire le début de remontée ensemble.
Sur le plan de départ, nous préférons jouer le joker en abandonnant le dimanche pour peaufiner les préparatifs afin de profiter d'un lundi plus clément en terme de vent. Un très bon choix collectif.
L'objectif de cette plongée est l'identification en relevant si possible des détails sur le bâtiment coulé là au large de Groix. J'essayerai de tourner quelques images avec le nouvel outil. Malheureusement, la fixation improvisée la veille n'est pas parfaite et j'aurai de belles images du nez du scooter et très peu de l'épave. Qu'à cela ne tienne, les yeux et la mémoire feront leur travail. Et pour plus tard des plans de platine sont en route...
Après des préparatif et un trajet sans problème, nous localisons rapidement l'épave.
Bateau chargé
C'est là, dessous, à 85m au sondeur!
L'écho décroche assez bien sur mon sondeur et la gueuse est lancée. Nous avons maintenant les temps de nous préparer en attendant l'étale de marée...
Préparation du Boris
Arrivé au fond après une belle descente dans cette mer d'huile, je me pose sur le flanc du navire. Pas de doute, ce n'est pas un soumarin. Cela ressemble fortement à l'épave au canon, mais sur le côté. Un rapide tour, il est bien sur tribord. Passons au fond, pas mal de vie, des langoustines défendent chèrement leur place.
Je retourne vers l'avant et le halo des phares de mes amis se rapproche. Sur ma gauche se découpe une silouette familière, c'est le canon. Visiblement un 8,8/45 avec deux gros boucliers latéraux. Une pièce très utilisée par l'armée Allemande entre 40 et 44. Pas de doutes, il semble que ce soit un patrouilleur Allemand.
Une image du canon (peut mieux faire)
15', il est temps de remonter pour suivre les prévisions du run-time et surtout respecter le choix des BailOuts. J'ai 60' de TTS... Les deux compères remontent eux aussi et vont me doubler vers -36m, ils ont moins de déco...Rendez-vous au casse-crôute!
Plus que 35' de palier...
Enfin, après un dernier palier à 6m de 24', je sort la tête de l'eau. A bord, ça devise déjà fort sur les possibilités de navire. Mais, place au casse croûte où nous profitons de cette météo exceptionnelle. Rarement vu une mer d'huile pareille.
Boh ils ont déjà commencé sans moi...
Picnic sur une mer d'huile...
La route du retour est un régale et le Barbuz'boat bien chargé en matériel file 30 noeuds sans problème...
150 chevaux hurlants
A coup sûr, cette plongée en entraînera d'autres jusqu'à ce que cette inconnue nous livre tout ses secrets.
Je profite de cet article pour remercier Jean de Reydet pour son soutien et gageons qu'il ne sera pas déçu de la confiance qu'il nous accorde.