4 septembre 2009
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22:39
Comme promis, vous l'attendiez, le voilà... Pour la rédaction, c'est Laurent qui s'y colle.
(Les photos sont d'Alex et moi-même)
(Les photos sont d'Alex et moi-même)
CR de notre pointe à Alviela.
134 mètres de profondeurs
50 mètres de « première »
6h40 de temps total de plongée.
Récit par Laurent Petitjean.
NDLR : J’ai voulu faire ce compte-rendu pour vous faire par de cette expérience unique d’une plongée hors-norme. On pourra débattre des raisons et des motivations d’une telle plongée. Ce n’est pas l’objet de ce compte-rendu.
Plongeurs :
Barnabé Moulin (Barbuzard)
barbuzard.over-blog.fr
Laurent Petitjean (Nitrox21)
www.nitrox21.com
Coach (planification, décompression, soutien moral…) :
Jérôme Meynié (DrJM)
www.snoopyloop.com
Plongeur d’assistance :
Martin Burgui
Support Surface :
Alex
Nadège
Matériel :
Barnabé :
- CCR Ourobouros.
- Scooter Silent-Submersion UV26
- Phare MetalSub
- Combinaison étanche SF Tech
Laurent :
- CCR Inspiration Vision
- Scooter Silent-Submersion UV18
- Phare Tyllitec.
Martin :
- CCR Kiss
- Matériel Cressi.
- Scooter Silent-Submersion UV26
Jérôme :
- CCR Ourobouros.
- Scooter Bonex
Barnabé Moulin (Barbuzard)
barbuzard.over-blog.fr
Laurent Petitjean (Nitrox21)
www.nitrox21.com
Coach (planification, décompression, soutien moral…) :
Jérôme Meynié (DrJM)
www.snoopyloop.com
Plongeur d’assistance :
Martin Burgui
Support Surface :
Alex
Nadège
Matériel :
Barnabé :
- CCR Ourobouros.
- Scooter Silent-Submersion UV26
- Phare MetalSub
- Combinaison étanche SF Tech
Laurent :
- CCR Inspiration Vision
- Scooter Silent-Submersion UV18
- Phare Tyllitec.
Martin :
- CCR Kiss
- Matériel Cressi.
- Scooter Silent-Submersion UV26
Jérôme :
- CCR Ourobouros.
- Scooter Bonex
Voilà plusieurs mois que le groupe « Tek Around Europe » prépare une semaine au Portugal pour continuer l’exploration de la source d’Alviela, au nord de Lisbonne.
Nous avons fait pour cela de nombreuses plongées ensemble afin de mieux se connaître sous l’eau, de travailler des techniques de « réchap » et aussi pour affiner les préparatifs. C’était des plongées sous-terraines dans le Lot, mais aussi en Bretagne. Tek Around Europe
Nous avons avec nous, en plus des recycleurs et scooter, des blocs de secours… une bonne dizaine au total.
Jérôme nous rejoindra le lundi, avec encore des blocs à mettre dans l’eau…
dur dur pour le dos. Mais nous ne sommes pas dans une configuration « fond de trou ». Il y a du portage sur 50m mais une échelle et les spéléos Portugais on installé une sorte de ponton pour se mettre à l’eau. Le grand luxe.
Comble du bonheur, on a même installé l’électricité : Éclairage puissant et on peut recharger les scooters sans les sortir de la grotte !
La tyrolienne
L’entrée de la grotte
Les aménagements de la mise à l’eau
Il y a aussi la cloche de décompression à installer. C’est une citerne à eau (d’un mètre cube), avec son armature.
Nous allons la mettre dans l’eau, la positionner dans la galerie vers 12m et la remplir d’air. La pression de l’air
plaque la cloche qui ne bougera pas.
La cloche doit permettre aux plongeurs de pointes de faire une partie des paliers au sec, au chaud et leur permettre également de boire et manger.
Des flèches sont mises en place à toutes les bifurcations afin de marquer le chemin du retour sans ambiguïté. En effet, cette grotte est un vrai gruyère et cela part dans tous les sens. Il n’est pas question d’avoir des doutes sur le chemin du retour.
La cloche de décompression avant sa mise à l’eau
Pas facile à mettre en place
La veille de la plongée de pointe, les derniers préparatifs sont faits :
- Passage en revue du matériel
- Échanges sur le « what if ».
Le « What If » au restaurant
Le « What If » est une technique devant nous permettre d’envisager tout ce qui pourrait arriver au fond et prévoir la réaction à avoir.
- Que faire si un phare tombe en panne ?
- Que faire si un scooter tombe en panne ?
- Qui faire si …
L’idée est de ne pas laisser de place à l’improvisation, tout en restant objectif sur les risques et n’envisager que ce qui est possible (on n’a pas de bonne réponse à « que faire si je perds le fil et mon phare et mes lampes de secours et que ma combinaison à un trou… »).
Enfin, on regarde une fois de plus la décompression envisagée. Cela fait plusieurs semaines que nous échangeons sur le sujet, que nous faisons tourner des run-time dans tous les sens.
Les grands principes sont là :
- END maxi de 25m pour les bail-out.
- PpO2 maxi de 1.1 pour les bail-out. Ceci pour nous permettre de récupérer au mieux en cas d’hyperoxie au fond. - Les blocs de secours sur le fils d’Ariane sont là pour nous permettre une déco rapide : PPO2 de 1.6 au niveau du fil.- END maxi de 25m pour les bail-out.
- Pas de pic de PpN2 au changement de gaz.
- Nous choisirons un 7/87 comme diluant. Champ d’action important pour la profondeur, beaucoup d’Hélium pour ne pas être narcosé et un peu d’azote pour éviter le SNHP.Nous avons préparé tout cela ensemble.
Que faire ??? C’est alors qu’on me propose de remplacer Jérôme pour la pointe, d’accompagner Barnabé dans l’exploration…
J’hésite, mais je dis OK.
Changement de mon diluant qui n’était pas prévu pour aller si loin (je devais être le plongeur de sécurité). Je vide ma 3 litres de 10/50 pour la remplir de 7/87.
Notre super station de gonflage
On arrive sur place, on se prépare et on part pour explorer cette galerie profonde.
Préparation du matériel
Le « Boris » les tripes à l’air
Là, on y va !
Départ au scooter, sans traîner. On reconnaît les passages, les blocs de secours sont toujours là.
De 0 à 50m de profondeur la visibilité n’est pas très bonne (3 à 4m). Mais on passe une bifurcation, et là, d’un coup, plus de 20m de visibilité. Nos phares portent loin, c’est super !
Arrive la galerie profonde… On suit le fil laissé par Jérôme les années précédentes. Puis plus de fil. C’est la fin du « connu », le début de la « première » !!!
Le Coach supervise !
Barnabé accroche son fil et hop, un coup de scooter et on découvre la suite de la galerie. Magique, la visibilité est d’au moins 20m, le profil superbe.
Malgré les scooters, parcourir une telle distance demande du temps. Mettre en place et poser du fil aussi…
Nous avions deux possibilités de faire demi-tour (autre qu’en cas d’incident).
- Arriver à 150m de profondeur.
- Avoir un « TTS » (Time To Surface) des ordinateurs à 300 minutes.
C’est ce dernier cas qui nous fera faire demi-tour.
Là commence une longue, très longue déco.
L’avantage de la plongée spéléo, c’est qu’on fait toujours la déco le long d’une paroi où au fond, ce qui est plus confortable qu’en pleine eau accroché à un parachute.
Premier stop vers 100m. Ce sera pour nous l’occasion de mettre sur le fil une flèche à David « Tautaz » qui aurait du être avec nous.
Ensuite on remonte doucement en suivant le fil d’Ariane. Nous retrouvons nos flèches. Nous profitons du retour pour récupérer tous les blocs de secours laissé. Nous finissons comme de véritables tankers, heureusement que le scooter est là pour nous traîner.
Les paliers s’allongent au fur et à mesure que nous remontons vers la surface. Nous avançons tout doucement.
C’est sombre, on prendra nos lampes de secours pour avoir de la lumière. C’est bruyant car nous expirons dans la cloche et le surplus de gaz sort par l’entrée dans des gargouillis.
Les plongeurs sont dans la cloche
Il ne faut pas être tout à fait normal pour partager pendant 3h20 un réservoir à eau d’un mètre cube…
Sortie « extra-cloche » pour prendre l’air…
Enfin on sort…
Le pire sont les 30 dernières minutes :
interminables, insupportables.
Au bout de 400 minutes de plongée, enfin le retour à l’air libre.
6h40 de plongée.
C’est super, très supportable dans les conditions que nous avions.
On se déséquipe doucement dans l’eau, ce n’est pas le moment de faire des efforts. Je sors, je pose enfin ma combinaison, une libération tout de même.
On file directement au restaurant d’à coté pour fêter cela :
- Plongée spéléo la plus longue (distance) et la plus profonde du Portugal !!!
Après l’effort…
Remerciement :
- A tous ceux qui nous ont soutenu dans cette expédition.
Mes réflexions sur cette plongée :
- Le recycleur est vraiment l’outil idéal pour des plongées longues et profondes. Une telle plongée en circuit ouvert n’aurait pas été envisageable avec le même niveau de sécurité.Mes réflexions sur cette plongée :
- Nous avons mis plusieurs semaines à tout préparer, à tout planifier. Ce n’est pas de l’improvisation et toute cette
préparation à permis de plonger serein.
- Je suis surpris de la facilité à supporter 3h20 dans un mètre cube avec un pote. Je savais déjà ne pas être claustrophobe, maintenant j’en suis sûr. - Je n’ai qu’une envie : Refaire, plus loin ? plus long ? Mais surtout en travaillant encore ma configuration, mon matériel, nos solutions de secours afin que ce genre de plongée soit toujours un plaisir.préparation à permis de plonger serein.
- Nous n’avons eu aucun incident durant toutes nos plongées, mais restons prudents et vigilants.